Dès le début de la crise sanitaire et malgré le confinement,
la filière des Volailles Fermières d’Auvergne (Label Rouge et IGP
Auvergne) est restée fortement mobilisée pour continuer d’être un des
maillons essentiels de la chaîne alimentaire.
Avec la fermeture des écoles, des restaurants et des marchés, la
filière aurait pu craindre une baisse d’activité. C’était sans compter
sur les commandes en constante augmentation de la GMS et des
bouchers qui viennent largement compenser la perte de la RHD.
Pour satisfaire à cette demande, l’ensemble de la filière, des
éleveurs aux abatteurs, s’est organisée pour faire face, et ce dans
les plus brefs délais.
DES MESURES
DE PROTECTION DRASTIQUES
En l’espace d’un week-end, tout a été transformé chez Arrivé Auvergne, l’un des abatteurs de la filière à Saint Germain des Fossés dans l’Allier. Marc Saulnier, directeur d’Arrivé Auvergne et président des Volailles Fermières d’Auvergne explique : « du jour au lendemain, il a fallu s’organiser pour protéger nos personnels tout en sécurisant l’approvisionnement des volailles et en assurant le bon fonctionnement de nos lignes de production. Application des gestes barrières, port de masques chirurgicaux obligatoires complété par le port d’un bandeau en tissu (tour de cou), mise en place de cloisons en PVC pour éviter les contacts de personnes travaillant côte à côte ou en face à face, décalage des horaires de pause pour favoriser la distanciation dans les salles de pause, mise à disposition de gels hydroalcooliques ou encore télétravail pour toutes les personnes qui en ont la possibilité (services administratifs) sont autant de mesures qu’il a fallu rapidement mettre en place ».
Même son de cloche chez SEDIVOL et ALLIER VOLAILLES, autres abattoirs de la filière situés respectivement à Isserteaux dans le Puy-de-Dôme et Escurolles dans l’Allier. Pour continuer la commercialisation des Volailles Fermières d’Auvergne, de volailles Bio et du Poulet du Bourbonnais, ces 2 abattoirs ont également mis en oeuvre des règles drastiques. Le travail s’effectue donc dans un strict respect des consignes de sécurité, l’entreprise ayant elle aussi aménagé ses locaux et adapté ses postes de travail en conséquence.
« Nous avons quelques absences dans l’effectif mais cela reste minoritaire. Il faut dire que les employés sont inquiets, nous nous devons de les rassurer. La mise en oeuvre de règles passe également par là pour qu’ils puissent continuer de travailler sans risquer pour leur santé. Particulièrement inquiets, nos chauffeurs livreurs ont été équipés de masques, gants, blouses voire combinaisons pour certains et gels hydroalcooliques » souligne Yannick Sol, directeur de ces deux abattoirs.
DES VENTES EN GMS ET EN BOUCHERIE EN CONSTANTE AUGMENTATION
Côté débouché, les abattoirs de la filière peuvent compter sur la GMS et sur le réseau traditionnel des bouchers pour écouler toute leur marchandise. Les ventes ont fait un bond.
« Nous devons gérer un portefeuille de commandes toujours plus important du fait que nous travaillons principalement avec la GMS » souligne Marc Saulnier. « Heureusement, nous pouvons compter sur tous nos éleveurs et employés qui malgré la situation délicate et des journées souvent plus longues ont répondu présents ».
Avec 280 personnes sur site, l’effectif d’Arrivé Auvergne est, en effet, quasi-complet et reste des plus mobilisés et ce, malgré l’inquiétude qui règne. « Industrie de première nécessité voire vitale, notre activité ne peut et ne doit pas s’arrêter. Pour cela, plus que jamais, nous restons solidaires et mobilisés ! ».
« On a plus de travail avec moins de personnel, cela montre une belle solidarité des personnes présentes » conclu Yannick Sol.
VERS UN RETOUR AU « CONSOMMER-MIEUX » ?
Tous 2 s’interrogent pourtant sur l’avenir. Avec cette crise, le consommateur semble avoir retrouvé le goût pour les produits français et de qualité. Il fait même preuve d’une certaine reconnaissance envers le milieu agricole. Qu’en sera-t-il demain lorsque les produits bas de gamme et d’importation seront de nouveau en rayons des grandes surfaces ?
Avec ce retour au « consommer mieux », c’est toute l’importance de l’autonomie alimentaire qui est valorisée et de filières exemplaires telles que la filière des Volailles Fermières d’Auvergne.
Cette dernière espère donc que la crise aura cela de bon :
faire changer les habitudes des consommateurs français vers des produits locaux qui ont du sens.