LES VOLAILLES FERMIÈRES D’AUVERGNE S’ENGAGENT EN FAVEUR DES ABEILLES
1 des 5 formations sont prévues au 1er trimestre 2018 a déjà eu lieu à Issoire et environ 50 éleveurs ont reçu leurs plantations début février... la reforestation des prairies de volailles d'Auvergne est bien en marche!!
Depuis une trentaine d’années, les populations d’abeilles sont en déclin, pourtant elles jouent un rôle important dans le maintien de la biodiversité. Comme d’autres insectes, elles assurent la reproduction sexuée de nombreuses plantes à fleurs par leur action de pollinisation. Pour favoriser leur présence en milieu agricole, il est important de garder un pool d’essences le plus diversifié possible dans l’espace et le temps avec un étalement des floraisons sur l’année.
Conscient de cette problématique environnementale majeure, le SYVOFA (Syndicat de défense des Volailles Fermières d’Auvergne) a fait le choix d’engager une démarche en faveur de la biodiversité, en oeuvrant notamment à la préservation des abeilles et de leur écosystème. Parce qu’un paysage diversifié est le plus favorable au développement des populations des abeilles, le SYVOFA s’engage dans ’agroforesterie en imposant une reforestation de ses parcours. Un parcours bien arboré devant contenir : Des arbustes buissonnants : noisetier, aubépine, prunellier, troène, viorne lantane… Des arbres moyens : prunier sauvage, pommier ou poirier sauvage, cerisier, érable champêtre, charme, robinier acacia, saule marsault, saule osier… Des arbres de haut-jet : orme, tilleul, châtaignier, noyers, érable plane, chênes, merisier des bois, peupliers…
Concrètement, cela se traduira par la plantation d’au moins 2 400 arbres et un nombre minimum de plantations mellifères pour l’ensemble des parcours de la filière avicole auvergnate. Mise en place avec le soutien et l’appui technique de Mission Haies Auvergne, structure associative financée par le Conseil Régional Auvergne - Rhône-Alpes et les départements de l’Allier et du Puy-de-Dôme, cette nouvelle initiative du SYVOFA concerne actuellement 116 parcours de volailles Fermières d’Auvergne mais devrait être étendue à l’ensemble des éleveurs (340) d’ici à 2020.
FAVORISER LA BIODIVERSITE SUR L’EXPLOITATION
Pour permettre le bon développement et le maintien des populations d’abeilles, il faut leur proposer de la nourriture et de l’eau toute l’année et leur offrir des habitats diversifiés ainsi que de l’ombre.
En leur fournissant habitats et nourriture, les aménagements des parcours propres à l’élevage des Volailles Fermières d’Auvergne ont donc de nombreux attraits en termes de biodiversité.
En effet, l’arbre rassemble à lui seul tout un cortège végétal – incluant les herbacées - et entretient les échanges entre le sous-sol, la surface du sol et les parties aériennes, ce qui offre une diversité d’habitats potentiels pour les abeilles et autres pollinisateurs. Ce rôle est démultiplié par la grande variété de formes et de situations que composent les associations arborées, disposées en éléments isolés, en linéaires, ou sous forme de haies.
Ces différentes formations permettent de diversifier les sources d’habitats, de nourriture, de refuge au cours du temps. Elles permettent également une meilleure floraison et fructification grâce à une exposition à la lumière plus importante qu’en milieu forestier. Par sa floraison, l’arbre offre une ressource qui prend le relais des herbacées (couverts végétaux, prairies, bandes végétalisées…) et permet de diversifier l’origine des pollens. En retour, l’insecte pollinise la fleur de l’arbre, ce qui améliore la production de fruits et assure le brassage génétique dans la reproduction de l’espèce.
Pour Marc Saulnier, directeur de l’abattoir Arrivé Auvergne, cette initiative est pleine de bon sens et coule de source « Depuis maintenant plusieurs années, la volonté de la filière avicole auvergnate est de de fournir aux clients, distributeurs et consommateurs, des poulets fermiers élevés en plein air en Auvergne, respectueux du bien-être animal et de l’environnement. Après avoir mené une action pour lutter contre l’antiobiorésistance en médecine vétérinaire, nous souhaitons désormais orienter nos actions en faveur de la biodiversité et de la reconquête du végétal par les abeilles. On a conscience qu’il faut qu’on agisse dans l’intérêt des
abeilles et pollinisateurs en tout genre, il en va de la survie de l’espèce ! De surcroît, en appliquant l’agroforesterie sur les exploitations, nous améliorons également les conditions de vie de nos volailles. Une initiative gagnante-gagnante ! ».
Pour aider la filière dans la reforestation des parcours, le SYVOFA a décidé, dès 2010, de collaborer avec Mission Haies Auvergne comme l’explique Sylvie Monier, Directrice de l’association « La filière avicole auvergnate impose dans son cahier des charges la plantation d’arbres sur les parcours. Or, de nombreux aviculteurs ont planté leurs arbres sans se soucier du choix des espèces ni des bénéfices environnementaux engendrés.
Notre mission est donc d’apporter un réel appui technique à la filière, de par notre expertise, pour aider à la reforestation idoine des parcours des Volailles Fermières d’Auvergne et proposer les espèces mellifères adéquates qui permettront de proposer le gîte et le couvert aux abeilles et aux pollinisateurs toute l’année ».
À NOTER QUE LES PLANTS SONT LABELLISÉS « VÉGÉTAL LOCAL » C’EST-À-DIRE ISSUS DE GRAINES RÉCOLTÉES EN
AUVERGNE. LE SYVOFA UTILISE DONC DES ESSENCES LOCALES ADAPTÉES AUX CONDITIONS DU MILIEU.
ARBORER LES PARCOURS :
DE NOMBREUX AUTRES AVANTAGES !
La présence d’un couvert végétal varié et permanent est essentielle à la vie des abeilles et des pollinisateurs, notamment en évitant les périodes de disettes, mais pas que. Elle aide à l’équilibre et à la protection de l’agrosystème tout entier : sol, eau, climat, biodiversité végétale et animale :
Répondre aux besoins des Volailles Fermières d’Auvergne pour une exploration maximale
Historiquement, la volaille est un animal
forestier. Elle aime se déplacer et évoluer
dans des zones ombragées et protégées. Sans
ombre, les volailles sortent peu ou mal des
bâtiments. Elles ont donc tendance à rester à
l’intérieur ou à proximité et n’optimisent pas
l’hectare de parcours qui leur est dédié.
En créant des zones qui leur permettent de
trouver refuge, les volailles vont utiliser tout
le parcours et se déployer. De quoi réduire
considérablement les risques de piquage
entre volailles et de limiter le surpiétinement
aux entrées des bâtiments.
Offrir des abris contre les intempéries et les prédateurs
Pendant les périodes de forte chaleur, les
volailles apprécient les zones d’ombre
procurées par les arbres. Les plantations ont
par ailleurs un important rôle de brise-vent
et permettent aux volailles qui craignent les
courants d’air de se protéger des intempéries
mais aussi des rapaces.
Optimiser la production d’herbe sur l’exploitation
En élevage, le piétinement des parcours
induit souvent une dégradation du couvert
herbacé sur les zones les plus occupées. Non
seulement la présence d’arbres permet une
occupation de tout le périmètre et diminue
ainsi la pression à certains endroits, mais
favorise également la pousse d’herbes.
Améliorer la gestion des effluents
Les fientes des volailles peuvent être à l’origine
de pollutions du sol ou de l’eau, notamment
à cause des nitrates qu’elles génèrent.
Le filet racinaire des arbres, souvent établi
en profondeur permet de capter ces éléments
et de diminuer les risques de surfertilisation
et de pollution des nappes phréatiques.